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  DIANE,  


Vous pouvez d’un clin d’œil faire vivre & mourir,
Faire au mois de Janvier un dous Printemps fleurir,
Et au fort de la nuict la lumiere nous rendre.

Vous estes le Soleil qui me donnez le jour,
Et je suis le Phenix qui se brûle alentour,
Puis quand je suis brûlé je renais de ma cendre.


XVI.



Au saint siege d'Amour, des grands dieux le vainqueur,
J'ay fait venir plaider ceste beauté rebelle,
Et l'accuse, en pleurant comme une criminelle,
De vol, d'ingratitude et d'injuste rigueur.

Helas! Amour (ce dy-je\, elle a voIlé mon coeur
.:t ne reconnoist poiDt mon service fidelle;
Elle m'a traversé d'une l1eche mortelle
Et metait conlOmmer en cruelle lanaueur.

Je ne te puis I)router comme elle me tourment(l.
lion coeur en est tesmoin : qu'elle Je représente,
Tu verras, le voyant, sa rigueur et son tort.

Et, si tu cl'ains trop tort les traits de son visalre,
Ne donne pas sentence â son desadvantage,
liais fay tant qu'elle et moy nous demeurions d'accord.


XVII.


Si vous voulez que ma douleur finisse
Et que mon coeur, qui vous est destiné,
Soit de son mal doucement guerdonné,
Et que Inon ame en brûlant s'esjouysse;

Si vous voulez qu'à jamais je benisse
L'heure et le point qu'à YOUS je me donné,
Et que l'enlluy qui me suit obstiné,
Comme un ombrage en l'air s'esvanouYSSfi