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  LIVRE II. 45


Ren-tnoy par un songe plaIsant
Tant de délices rlmoureu8eS1

Si tous les songes ne sont rien,
C'est tout un, ils me plaisent bien:
raime une telle tromperie.
Hasle-toy donc, pour mon eonfort;
On te dit rrere de la lIort,
Tu seras. pere de ma vie.

Mais, las! je te vay appelant,
Tandis la nuict en s'envolant
.'ait place à l'aurore venneille :
o Amour! tyran de mon coeur,
C'est toi seul qui par ta rigueur
Empesches que je ne sommeille.

Hé f quelle estrange cruauté !
Je t'ay donné IDa liberté,
Mon coeur, ma vie et ma lumierc,
Et tu ne veux pas seulement
Ile donner pour allegement
Une pauvre nuïet toute entiere!


XV.


Yeux, qui guidez mon ame en l’amoureux voyage,
Mes celestes flambeaux, benins & gracieux,
C’est vous qui fournissez de traits victorieux
Amour, le juste archer, seul Dieu de mon courage.

C’est vous qui me rendez contant en mon servage,
C’est vous qui m’enseignés le beau chemin des cieux,
Vous pourgez mon esprit de pensers vicieux,
Et retenez mon cœur autrefois si volage.