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  LIVRE II. 42



VII.


)la dame, Amour, Fortune et tOIlS les elemens,
Animez contre mo)', sont bandez pour nle nuil'c :
Sans plus le doux sommeil de leurs fers me retire,
Et fait peur à mes maux par ses enchantemens.

o ~onge! ange di virl', sorcier de mes tOUl'IUCnS,
Je voy par ta faveur ce que plus je desil'e :
Tu me fais voir ces yeux qui font que je soupire,
Et fais naistre en mon coeur mille contentemens.

liais la rage d'Amour, qui point nc diminuë,
Avec tous tes efforts empesche ta '"enuë,
Et ne sens pas souvent ton doux allegement.

Donc, puis qu'il est ainsi lors que tu me ,-isites,
Helas! songe amoureux, dure plus longuement,
Afin que tes faveurs ne soient pas si petites.


VIII.


Je me veux rendre hel'mite el faire pcuilence
De l'erreur de Ines yeux pleins de lcmerité,
Dressant mon hennitage en IDl lieu dClSerté.
Dont nul autre qu'Alnour n'aura la connoissance.

D'ennuis et de douleurs je feray nIa pitancc,
Mon broyage de pleurs; et, par l'obscuri.lé,
Le feu qui In'ard le coeur servira de c1ail'w
Et me consommera pOUl' punir mon ofTancf'...

Un long babit de gris le corps me couvrira,
Mon tardif repentir sur Inon Cront se lira,
Et Je poigaant )'egret qui tenaille mon amf'.

D'un espoil' languissant mon bastoll je Cel'ay,
}~l tousjours, pour prier, devant Ines 'Yeux j'aura!
La peinture- .d'Arnoul' et celle de Madame.