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  AMOURS  


Si tost qu'une autre amour commp.nce,
RlIe apparoist, chacun le pense,
On la connoist, on en fait cas;
liais le feu qui me met en eendre
Est tel, qu'il ne se peut comprendre;
Aussi, vous ne le croyez pas.

Il n'y a regret ny tristesse
Qui trouble si fort un amant,
Que de voir celle qui le blesse
Ne croire rien de son tourmant;
Et c'est ce qui plus me console,
Car, si mes pleurs ou ma parole
lia douleur pouvoient asseurer,
Ce me seroit fort peu de gloire
Qu'elle tust '8Î facile à croire, .
Estant si forte li endurer.

Le mal qui me rend miserable,
Et qui me conduit au trespas,
Est si grand, quoil est incroyable;
Aussi, vous ne le croyez pas.


CHANSON.


Pour faire qu'une aft'ection
Ne soit sujette à rinconstance,
Il faut beaucoup de connoissance,
Et beaucoup dediscretioD.

Je suis bien d'avis qu'une dame
Ne doive aisément s'asseurer
Ou'un jeune Amant garde sa flame