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  D’HIPPOLYTE. 113



CHANSON.


Le mal qui me rend miserable,
Et qui me conduit au lrespas,
Est si grand, qu'il est incroyable;
Aussi vous ne le croyez pas.

Amour, qui des yeux prend naissanr.e,
Court aussi tost vers Je desir,
Se conserve avec l'esperanee,
Et trouve repos au plaisir.
Mon alnour est d'une autre sode:
Le desespoir la rend plus forte,
Elle renaist de son trespas;
Perdant, elle acquiert la victoire.
C'est une chose forte à croire,
Aussi, vous ne le croyez pas.

Tout ce que l'univers enserre
Tend au bien, le cherche et le suit,
Le feu, l'air, les eaux et la terre, .
Et tout ce qui d'euJ: est produit;
Mo)' seul, de mo)'-mesme adversairfS,
Je cours 4 ce qui m'est contraire,
Et ne fuy rien tant que mon bien;
Je rens ma douleur incurable;
liais, pour ce qu'il n'est pas croyable,
Madame, vous n'en croyez rien.

Si j'aimois 4 l'accoustumée,
Je croy qu'il seroit bien aisé
De juger mon ame enflamée
Par quelque soupir elnbrasé.