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  D’HIPPOLYTE. 108



LXXVIII.


Ravy de mon penser, si hautement je vole
Que je conte un à nn les astres radieux ;
J'oy les divers accords du mouvement des cieux,
Et voy ce qui se meut sous l'un et l'autre pole.

Vais pourtant mon esprit si fort ne se console,
Et ne savoure rien de si delicieux,
Comme alors que je voy le rayon de deux yeux,
Et sens l'accord parfait d'une douee parole.

Quand j'ay l'heur de jouyr d'un bien tant souhaité,
Sans partir de la terl'e aux cieux je suis porté,
Et comprens du plus haut la gloire et les merveilles.

oma seule deC$se! helas! s'il est ainsi,
Regardez-moy tousjours d'un oeil plein de Dlerc)',
Et de vos doux propos ravissez mes oreilles.


LXXIX


Le tyran des Hebreux transporté de furie
Ne fit jadis meurtrir tant d'enfans innocens,
Que je tué en maillot de pensers languissans;
Et ne touche • celuy qui menace ma vie!

Car lu!, desjâ rusé, fuyant ceste furie,
Se sauve â la beauté qui domine mes sens;
Et là, tout asseuré, rit des maux que je ~ns,
E m'abuse sans fin par quelque tromperie.

ri en ses chauds regards ce penser se formant,
-en ses doux propos mon esprit va charmant,
emprisonne et l'estreint en des chaisnes pesantes.

Helas! c'est le malheur qui m'estoit destiné,
e me presageoient deux estoilles luisantes,
vey tlambloyer sur le point qu'il fut né t 1