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  D’HIPPOLYTE. 104



LXVII.


Bien qué ma patience et ma foy 'YOUI ennuye,
Et que la fermeté VOU8 rasebe extrêmement,
Je ne me puis garder de vous faire un serment,
Tout prest de le sceller du sans et de la vie;

Et que vos yeux divins, qui mon ame ont ravifS,
Cessent de m'éclairer si je pense autrement:
Cest qu'en despit du ciel, de fortune et d'envip,
ViC et mort je seray vastre étemelle-menl.

la courroux, la rigueur, le tans et la distallCfl,
~rviront de rampart pour garder ma constance,
Que vos nouveaux desirs ne pourront entamer.

• Je ne fay rien pour moy d'user de ce langage;
Car je sçay qu'on ne peut voos fascher davantage,
Que de vous menaeer de toujours vous aimer.


STANSES


Quand j"'espreuve en aimant les rigueurs d'une dame,
Qui jeune et sans amour se mocque de ma flame,
Et demeure cruelle au son de mes douleurs,
Ferme je continuê et souffre en patiance,
Esperant • la fin par ma perseverance
Caver C son coeur de roche, amolli de mes pleurs.

Tant plus une entreprise est haute et mal-aiw,
Plus rn la Iloursui\"ant mon orne est elnbrasée!
La peine et la longueur ne me peut retenir,
Contre tOU8 les malheurs j'oppose ma constance,