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  AMOURS  



LXV.


Si la fureur d'amour, rendant l'ame aRitée,
La ravit dans le ciel de son corps l'élevant,
Et li rame rebelle et qui s'en va privant,
Tousjours roible et pesante en terre est arrestée;

Que n'aimez-vous, deesse, afin d'estre portée
Par la fureur d'amour dans le ciel en vivant?
Plein de ravissement je vous iroy suivant,
Et mon ame • SOB gré seroit lors content'e.

Cette ombre de beauté, qui vous rait renommer,
Quand vous seriez au ciel, se verroit transformer
En la beauté parfaite et d'essence éternelle;

Tout volage desir en moy seroit esteint,
Regardant vostre coeur je m'y trouveroy peint,
Et vous verriez au mien votre image si belle.


LXVI.


Vouloir ambitieu, elper8De8 interdite,
Desin pronts i mon mal qui m'avez sçeu foreer,
Peu durables desseins, mal alleuré penser,
Counre, belas! trop grand poUl" foree ai petite;

It Tous, rares bea.teI de la jeuDe Hippolyte,
Ou'Amour fait si 8Oo~ent par mel yeux mpauer,
Pour Dieu, mes ennemis, veuillez un peu Ce&8f'r,
Et que vOitre rigueur' pitié vous invite.

Ne vO)'a-YOUS eomment trop tost voas me tUe!!
Je ne languiray po1nt si vous continuez,
Une extrême douleur De peut estre durable.

Et c'est ce qui me trduble et me fait soupirer;
Car mon cruel tounnent m'est si foJ1 agreable,
Que je tasehe à durer pour le faire durer.