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  AMOURS  


Afnsi la flanlme éprise en nion couragp.•
Aux premiers jours blüettant doucemant"
Est creüe en force et me va consumant,
Troublant ma veuë au COU!S de mon voyag~.

fnlin la nuiet, â son tour commandant,
Par sa fraîcheur esteiut l'ardeur cuisante,
CoU'Te de noir toute chose plaisante,
Et le sommeil va sur nous respandant.

Ainsi la mort, de ma flamme cruelle,
Flamme d'Amour, la Cureur esteindra;
Et pour jamais le sommeil me tiendra,
CoulTant mes yeux d'une nuit éternelle.


LIII.


Bien qu'une fièvre tiprrp, pn mes v~ines boüillonnp,
De cent troubles divers Inon t'sprit agitant,
Medecins abusez, ne dites pas pourtant
Qu'une humeur cholericq' ces tempestes me donnp.

Je luis trop patient, je n'offence personnf!,
Et vay de mes amis le courroux supportant,
Tout paisible et tout coy, sans qu'en me despitant
Je remasche un venin, qui le coeur m'empoisonne.

Celle dont l'influence altere mes humeurs,
Qui rait par sa rigueur qu'avant l'Age je meurs,
Est cause de ma fièvre, et non pas,la colere.

Las! je n'ay point de flel ~ ("Ar je voudro! donner
Cent baisers, en mourant, à ma belle adversaire,
. Pour monstrer que ma mort je sçay bien pardonn~.