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  AMOURS  



XLVII.


Je crois que lou( IDon liet de -chardons est semé,
Qu'il est rude et IDal fait. lié Dieu! suis-je si tendre,
Que je n'y puis durer? je ne fay que m'estendre
El ne sens point venir le sornme accoustumé.

Il est apres Iny-nuit, je n'ay pas l'oeil ferm<',
Et mes membres lassez repos ne peuvent prendre.
Sus, Phoebus, leve-toy, ne te fay plus attendre,
Et de tes clairs regaI's rens le ciel allumé.

Que la nuit m'importune, et m'est dure et conll'ail'e!
Uais pourtant c'est en vain, ô PhoebUS que j'espere
D'avoir plus de clarté par ton nouveau retour;

Car je serai couvert d'une effroyable nuë,
Taut qu'un plus beau soleil, qui me cache sa "l;uë,
Vienne luire â Paris et m'apporte le jour.


XLVIII.


Ochamps, croela yolleurs du bien qui me tounnente!
o prez, qui sous ses pal vous peignez de muleurs!
obois, qui fus lesmoin de mes gl"ié\'es douleurs,
L'heureux soir que j'euvry ma poitrine brûlante!

o vent, qui fais mouvoir eette divine plantf',
Te jouanl amoureux pann, ses blanches Oeurs!
ocanaux tant de fois desbordez de mes pleurs,·
Et '"OUS, lieux écartez où souvent je lamaote!

Puis qu'un respect craintif m'a de vous separt\
Puis que je ne voy plu81'oeil du mien adoré,
Puis que seuls vous ayez ce que seul je desire.

S'il ne m'est pas pennis par la rigueur des cieux,
Champs, prez, bois, vent, canaux, et vous, sauvages Iif'UX,
Faites luy voir pour mOJ l'aigreur de mon rnartirta.