Page:Desportes - Premières œuvres (éd. 1600) II - Les Amours d'Hippolyte.djvu/43

Cette page n’a pas encore été corrigée
  D’HIPPOLYTE. 94



XXXVII.


Durant qu'un feu cruel dedans Rome saccage
'rant de palais dorez, tant de superbes lieux,
Et qu'un bruit tout confus fait retentir les cieux,
Les Romains malheureux lamentant lenr dommag't

Néron, fusil de mew'tre, et de Damme et de rage.
~.. l'it de leurs regrets, cruel et t\1rieux,
Et chante en regardant le Ceu victorieux,
Laissant de sa rigueur à jamais, temoignage.

<".telle qui de mon coeur tient le gouvernement,
Fait ainsi l'inhumaine en mon embrasement:
Elle rit de mes pleurs, mon malheur est sa gloire.

Son bel oeil s'esjouyt de me voir tounnenté,
Et se plaist de laisser en mes vers la memoire
De ma flamme éternelle et de sa cruauté f.


XXXVIII.


Loin du nouveau soleil en mes voeux adoré,
Qui pour luire autre part sa clarté m'a ravie,
Comment puis-je tant vivre éloigné de .ma vie,
Sans ame et sans esprit, palle et défiguré?

Mille plus fors que mo} n'eussent pas tant duré,
Et)a mort aussi-tost leur tristesse e4t bannie:
Pourquoy donc du trespas n'est la mienne finie,
Ven que pour mon secours je l'ai tant desiré!

J'cn sçay bien ia raison: Ceste mort trop cruelle,
Voyant dedans mon coeur vostre image si belle,
Se Joetire élonnée et retient son effort.

odestin rigoureux d'un amant lniserable!
En peinture et de loing TOUS M'estes favorable:'
liais vraye, et pres de 'Vous, 'Vous me donnez la morl.