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  D’HIPPOLYTE. 93


Qui de traits venimeux et de flames se jouê,
Et comme instablement il fait tourner sa rouë.

Je SÇlY des amoureux les changemens divers,
Leurs pensers incertains, leurs desirs plus couvers,
Leur malheur asseuré, leur douteuse esperance,
- Le\ll'S Illots 'e1ltre rompus, leur pronte mefBanee,
Leurs discordans accords, leurs regrets et leun plean,
Et leurs trop cours plaisirs pour si IOD8ues douleurs.

Bref, je sça, pour mon mal, comme une telle vie,
Inconstante, incertaine, â tous maux allenie,
S'égare au labyrinth de diverses erreurs,
Sujette , la rigueur de toutes les fureurs,
Et comme un chaud desir, qui resprit nous allume,
Enfielle un peu de miel de beaucoup d'amertume.


XXXIIII.


Amour, Aqui j'ay fait tant de fois sacrifiee
De mon coeur tout sanglant reduit SOU8 ton pouvoir,
Si la voi% dtun mortel peut les dieux esmouvoir.
Tens l'oreille à la mienne. pt te monstre propice.

Je ne demande pas que mon mal a'adoucisse,
Que tu hlesses ma dame ou change mon vouloir,
le SÇ8Y qu'un si grand heur je ne puis recevoir,
Et que jusqu'lia mort il faut que je languisse.

Pour fruit de mes labeurs donne moy seulement
Que son Dom glorieux vive éternellement,
Et que mes vers plaintili. eoumen de IOn merite,

Façeal qu'aprea mille us les Fraoçoia estoDnez
(;ardent le souvenir d'one belle Hippolyte,
l'laignant I~ coups mortels que ses yeux m'ont donnez.