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  D’HIPPOLYTE. 92


Car, si l'aigle reprde un soleil plein de~
Je soutien fermement les deux Jeux de ma daJoe,
»eu soleils Oambloyms de n!oos ~Iaircis,
Et qui d'ombrewre nuit ne sont jamaia noircis.

Lorsque sans J penser par forbme j'adYile
Ces amans abusez, qui ont l'ame surprise
De quelque autre beauté, je me sens hien-heureux
D'estre a.iD.si que je suis pour ses yeux langoureux,
Et plains leur passion comme mal despenduë,
Croyant qu'en autre part toute peine est perduë i
Et dy en m'estonuant: Dieu! quel aveuglement
Trouble si tort leurs yeux eL leur entendement
Qu'ils n'aiment pas ma dame 1 Amour, qui les o1fDaee,
Se monstre en leur endroit enfant sans connoissance.

De moy, rien que cet oeil ne m'eust sçeu Caire aimer,
L'ardeur d'autre desir ne pouvoit m'enftamer,
Un trait moins aceri n'eust mon ame blessée,
Et de moins blonds cheveux ne l'eussent enlacée:
Autre amoureux propos ne m'eust pas enchanté,
Et n'eusse point languy pour une autre beauté:
Amour, je te pardonne, et ne fay plus de plainte,
Puis que si belle Oèche en mon saDg tu as tainte.
Car, pris en si haut lieu, j'aime tant mon tourment,
Qu'en l'assaut des douleurs je me plains seulement
Que si tard sa beauté mon ame ait retenuë,
Et porte enne aux yeux qui devant moy l'ont vuë.

Ahl qu'Amour m'a fait tort de m'avoir tant ee1é
L'heur où le ciel m'avoit en naissant appelé!
Amans desesperez qui l'avez tant servie,
Chargez de nlille ennuis, que je vous porte envie!