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  AMOURS  
XXXII.


Deux clairs soleils, la nuiet estincelans,
Et UDe maiJl trop belle et trop cruelle
M~ Cont ensemble une guerre immortellf»,
COlnblant mon coeur de desir. violaDs.

Las! je n'esteins par mes pleurs ruisselaos
De ces beaux yeux une seule estineelle;
Et ceste main dont la blancheur me gesle,
~'échautre point par mes soupirs bnUans.

Si je suis pres, la main de pres m'enserre,
Et les beaux yeux: de loin me font]a guerre,
Percans mon coeur comme un blanc qui est mis.

Belle Hippolyte, ardeur de mon courage,
Vous me prenez trop' vostre advantage,
Ife combattant avec trois ennemis f.


XXXIII.


En pire estat ma fortune est venuë,
o tristes yeux, helas 1 qu'elle n'e&toit,
Lors que le ciel, beDin, vous penne1toit
Voir la beauté de moy tant reconnuë.

Car si l'ardeur où mon ame est tenuë,
S'en approchant, d'heure en heure augmentoit,
Son oeil pileux Inon mall"econfortoit,
Rendant ma vie en espoir maintenuë.

otans heureux 1 quand je peu, la servant,
Luy découvrir mes ennuis si souvant,
Pleurer, crier, blasmer sa rigueur Corte 1

Las! maintenant je languy sans conCort,
Et de • mort qu'absent d'elle je porte,
Rien ne me peut delivrer que la mort.