D’HIPPOLYTE. | 86 |
- CHANSON.
l'our vous aimer je veux mal à mon coeur,
Je bay mes yeux, mon esprit et ma vie:
Et si ma mort vous peut rendre assonTie,
Ce m-est plaisir de mourir en langueur.
Belas! je faux, vos yeux cruels et doux
Par trop d-amonr m'ostent la eonnoissance :
Car me hayant 8008 vostre obeissance,
C'est vouloir mal à ce qui est , vous.
Je ne faux point, je vous dois obeir:
Comme il vous plaist je suis contraint de raire.
Connoissant donc que vous m'estes contraire,
Et me hayez, doy-je point me hayr?
Voilà pourquoy, si plein d'inimitié,
Je me poursuy d'une guerre immortelle:
Contre loon coeur mes desirs je rebelle,
Et de mon mal je n'ay point de pitié.
Les yeux ouvers je cours à mon trespas,
Et suy l'advis d'Amour mon adversaire:
o malheureux! faut-il donc que j'espere
Que vous m'aimiez, quand je ne m'aime pu!
- CHANSON.
Quel feu par les ven~ animé,
Quel mont nuit et jour.consumé
Passe mon amoureuse flame?
Et quel ocean fluctueux
Escume en flots impetueux
Si fort que la mer de mon ame ?
L'hyver n'a point tant de glaçons:
L'esté tant de jaunes moissons,