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  D’HIPPOLYTE. 84


Que je reçoive une autre lOI :
Ce seroit cesser d'estre moy,
Que de cesser d'aimer ma dame.
Si je meurs blessé de ses yeux,
Ma fin me rendra glorieux,
Donnant vie à ma renommée;
Et mourant j'auray le confort
Du soldat, qui reçoit la mort
Par la main du chef de l'armée.


XXIII.


Las! que puis-je avoir fait, ô moy, pauvre insensé!
Qu'Amour de plus en plus mes douleurs renouvelle,
Et qu'il croisse en rigueur plus je luy suis fldelle,
Sans que de mes travaùx il soit jamais lassé?

J'en sçay bien la raison, c'est qu'il est courrouc
De trouver contre Iuy ma dame si rebelle;
Et, n'estant assez fort pour s'adresser à elle,
Se décharge sur moy, qui n'ay point offensé.

Il croit qu'il ne sçauroit plus d'outrage luy faire,
Que de nuire à celuy qui l'adore et revere,
Et qui se plaist pour elle' mourir en langueur;

Ou c'est qu'en la voyant dedans moy si bien paiote,
Il tire incessamment pour lui donner attainte;
liais leS traits rigoureux donnent tout à mon coeur.