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Seule je l’inspiray, quand j’en eus la victoire ;
f~t ouvrage est Amoy, j’en merite la gloina,
S’il est vray que la cause est mere de l’etret~
Et celUI qui fait faire égale cil qui fait.

Ainsi dis-tu muette et, coupable en ton ame
Du vif embrasement d’une si belle flame,
Tu te plais de causer oes agreables cris,
Et d’estre le sujet de tant de beaux eseris ;
Mais ne te naUe point, ny toy, DY les doigts mesmps
Qui se disent autheurs de ces dh·ins poêmes,
Np. les avez point faits : cet œuvre est plus qu·hnm~in.
ra traits ne sentent point une mortelle main ;
Amour, pOur J conter ses douces amprtulDPS,
Les a luy-mesme eseril de l’unp. de ses plUffiflfii,
~p. souvenant du jour que son CfPur t’ut. tourhie
De lei tl-aita plu a1 ; us pour la belle Paicbé.

Ce fut ao JDeIIDe laDS où l’on dit qu’esplorée
L’aUoit cherchant partout la belle Cytberée,
Et Ionque le troupeau des neuf sa.antes soeurs
I~’arresta prisonnier d’uoe chaisne de Oeurs.
Pendant qu’il fut captif, il beut en leur fontaine.
Apprilt leun doux mestiers et, soupirant sa paine,
Chanta si doucement, que les bois d’alentour
"ont encor racontant les amours de l’Amour.

Je disois une fois à celle que j’adore :
.aistresse, j’envoiray jusqu’au lict de l’Aurore
Sur l’aisle de mes vel’S l’honneur de ta beauté.
Et rien one icy bas ne fut si hien cbanlé.
Tes soleils, eaclairans mes tenebres passées,
Font germer en mon cœur tant de belles pensees.