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  DERNIÈRES AMOURS. 145



LXXXIIII.


ruis donc qu’elle a cbangé de fiamme et de coura~e,
El que son cœur.tout mien s’est ailleurs diverti,
t.,"est à moy maintenant à prendre autre parti,
Et, si je l’aimois bien, l’abhorrer. davantage.

oDieu ! que j’auray Cait un desiré naufrage.
Et que de ce malheufgrand heur sera sorti,
Si Inon (eu, de tout point, se peut rendre amorti
Et que des eaux d’oubly je fasse mon bruvage !

Helas ! depuis deux. mois que j’y suis rcsolu,
La "oyant, je voudra ! ne l’avoir point,"oulu,
Et Caut que 101 raison loin de moy se departe.

Je rehumc à longs traits l’alnoureuse poison.
Ile ! que fcray-je donc pour avoir guarisoll !
11 taut vaincre cn rllyant, ainsi ’lue fait le Partite.


LXXXV.


Miserables travaux, vagabonde pensée,
~oue.s continu.els, espoirs Caux et soudains,
."eintes affections, veritables desdains,
MemoÎl’e qu’une absen~ a bien tost effaçée ;

Vraye et parfaite amour d’oubly recom~sée,
.\ vanlul’eux desirs, mais folelnent hautain. .
Et vous, de ma douleur Inessagers b"Op < : t’Jtaius,
~upirs qui donnez air à mon aroe oppressée ;

Quoy ? ces vivant(’s morts, C~i dnrahle9 (’nDuis,
Ces jours noiR et troublez, ces languissantes nui~,
Tiendront-il. mon esprit en tristesse etemelle !

Ne doy-je donc jamais Sentir d’allegement !
Relas ! je n’en sçay rien, je sta)’ tant seulemp.nt
Que j’endure ces maux pour eslre trop ndt’Ilp.