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  CLEONICE,  



LIIII.


Ces })leurs lirez du cœur je l’offre en sacrifice,
Pour tlechir ton courroux, Ilarque au cœur indolllé.
Las ! pardonne à ma dame, et par ta cmaulé
Ne Cay point que d’Amour la puissance ftnisse.

Si tu desÎl"es tant d’exercer tOD office,
Passe moy de ton dard d’un à l’autre costé
Et de cette deesse espargne la beauté,
Sans appauvrir nostre Age avec tant d’injustice.

_ais, si mon ardant cry ne te peut esehader,
Et que, quO ! qu’il en soit, tu vueilles trionfer
De sa grace diyine et de sa fonne estainte,

Sans aster aux mortels leur plus riche omemelll,
lIelas ! eontente--toy de frapper 8eulement
Celle que dans le cœur je porte si bien paiole f.


POUR UN MAL D’YEUX.


Que je vous plains. Ô mes beaux adversain·s ~
.",stres divins, roys des cœurs et des yeux"
Venus jalouse et le soleil des cit’ux
Cachent le jour de vos flammes si claires.

L’aveugle enfant dont ma peine est venu~,
De son bandeau vos rayons tient couvers ;
Yais leur clarté luit et nambe au travers,
Comme un éclair se fait jour par la nuë.

Phoebus, Amour ou Cyprine la belle
De vos beaux yeux n’obscurcit la couleur ;
Non, c’est le ciel, touché de ma douleur,,
Qui veut punir leur mauvaistié cruelle.