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VOLTAIRE
ET GENÈVE

I

VOLTAIRE ET LES PARTIS À GENEVE. — CONCILIABULES À FERNEY. — LA MÉDIATION. — LES NATIFS.

Ceux qui avaient condamné l’Émile, les partisans comme les plus énergiques réprobateurs de cet acte au moins rigoureux (s’il avait sa raison d’être au point de vue du culte, de l’État et des mœurs), et jusqu’à Rousseau, ne s’attendaient guère à ce qu’une telle mesure dût allumer les flambeaux de la discorde parmi une population paisible, flegmatique, mais très-capable d’émotion et même de rébellion. Les troubles qui en résultèrent, bien qu’ils n’aient pas eu leur Thucydide (les historiens ne leur ont toutefois pas manqué), eurent leur importance et leur gravité. Malgré le peu d’étendue de la république, ses voisins durent s’inquiéter des agissements d’un peuple dont ils étaient, en définitive, par les traités antérieurs, les médiateurs consentis et reconnus ; et nous les verrons, à la requête de l’un des partis, imposer leur intervention amicale, en attendant pis. Tout cela semblerait devoir nous