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II

CIREY ET LUNÉVILLE. — RETOUR À PARIS.
— CHIFFONNERIES AVEC DESFONTAINES. — ALZIRE.

De sa retraite, Voltaire est informé du duel entre le prince de Lixin et M. de Richelieu : les bruits couraient ce dernier était blessé dangereusement, d’autres le disaient mort. Il ne prend conseil que de son attachement et part pour l’armée, sans songer à ce qu’une telle démarche pouvait, dans les circonstances présentes, avoir de délicat. Son arrivée au camp fut fêtée comme une bonne fortune ; et ce fut à qui lui ferait la meilleure chère. Le jeune prince de Conti, qui n’avait pas dix-sept ans, le comte de Charolois et le comte de Clermont l’accueillirent avec distinction ; et un poëte, le domestique de M. de Clermont et l’ami de l’auteur de Zaïre, Moncrif, célébra smi apparition à l’armée du Rhin par une ode qui commençait ainsi :

La fleur des enfants du Parnasse
Est arrivée en ces quart
Mais la cabale en vain pourchasse
Ce jeune front ceint de lauriers.
Les généraux de cette armée
S’empressent à qui l’héberger,