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VOLTAIRE
SON RETOUR ET SA MORT

I

CLÉMENT, DE DIJON. — LETTRES À M. DE VOLTAIRE.
MESDAMES SUARD ET DE GENLIS À FERNEY.

Tous les ennemis de Voltaire ne sont pas morts ; et en voici un qui, comme Sabatier de Castres, survivra à l’éternel vieillard, Clément, de Dijon, Clément l’inclément, qu’il ne faut pas confondre avec Clément maraud et les autres (car les Clément pullulent comme les Rousseau dans cette vie de luttes acharnées et de combats sans fin). Peu estimable par le caractère, cet adversaire de la dernière heure n’est pas, il s’en faut, un écrivain méprisable. Avec la verve de La Beaumelle, il en aura l’audace et l’impudence. Esprit emporté, sans nulle mesure, Clément commencera par batailler avec son père qui voulait faire de son fils un procureur à son image. Il sera mal avec ses supérieurs du collège de Godran, où il professait la philosophie, et ne se retirera point sans un éclat qui allait nécessiter une prompte fuite. Nous ignorons ce qui amena cette rupture avec ses chefs ; mais il joignait à l’envoi