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XI

MARIAGE DE MADEMOISELLE DE LIVRY. — LOTERIE
DE DESFORTS. — BRUTUS. — VOLTAIRE À ROUEN.

L’auteur de la Henriade espérait poser le pied dans Paris vers le 15 de mars 1729[1]. Il mandait, à la date du 10, de Londres encore probablement, à Thiériot : « N’écrivez plus à votre ami errant, parce qu’au premier moment vous le verrez paraître[2]. » Des conditions lui avaient été imposées, et l’on exigeait une quarantaine, à quelques lieues de Paris. Le poëte avait songé tout d’abord à Saint-Germain-en-Laye, et c’est en effet là qu’il viendra se confiner, chez un nommé Chatillon, perruquier, rue des Récollets, vis-à-vis des Révérends-Pères. « Il faut demander Sansons ; il habite un trou de cette baraque, et il y en a un autre pour vous[3], » marquait-il à son Esdras, qu’il invite à le venir trouver pour jouir des premiers jours de printemps et resserrer les liens sacrés de l’amitié. Thiériot, qui n’avait pas voulu, par des répugnances de dignité personnelle, suivre le duc de Richelieu à Vienne en qua-

  1. Voltaire, Pièces inédites (Didot, 1820), p. 199. Lettre de Voltaire à Thiériot ; 1753 (fin de 1728 ou 1729).
  2. Ibid., p. 209. Lettre de Voltaire à Thiériot ; 10 mars 1729.
  3. Ibid., p. 211. Lettre de Voltaire à Thiériot ; 25 mars 1729.