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PRÉFACE



Il serait temps de dégager de toute haine comme de tout amour, mais non d’une admiration qui n’est que juste pour ce prestigieux et éblouissant esprit, et de dire la vérité sur la personne, son monde, son siècle et son œuvre. Les contemporains, qui n’avaient pas le calme, manquaient également des éléments indispensables à une semblable tâche. À qui se fussent-ils adressés, si ce n’est à Voltaire ? Et nous ne savons que trop le peu de sûreté qu’il y avait à l’interroger sur les événements de sa vie. Le document capital faisait défaut (et chaque jour nous démontre qu’on y peut ajouter ); nous voulons dire cette correspondance inimitable qui vivra autant que la langue. Faisceau merveilleux de faits, d’anecdotes, de jugements sur les hommes et sur les choses, de con- fidences aussi et d’aveux d’autant plus concluants que tout cela est écrit pour la seule intimité, nullement en vue de cette postérité devant laquelle on se serait bien gardé de se produire dans ce négligé et cette sincérité !