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les principes de ceux qui sont dans la cotterie ou le parti contraire, et qui ne manqueront pas d’appeler amour de la liberté et patriotisme, l’ambition et les intérêts personnels qui les animent les uns contre les autres. Mais tous ces partis, tous ces petits cercles seront toujours contenus dans le grand cercle des bons citoyens, qui ne souffriront jamais le retour de la tyrannie ; et comme c’est dans ce grand rond seul que je veux entrer ; comme je pense, avec Gordon, qu’il n’y eut jamais de secte, de société, d’église, de club, de loge, d’assemblée quelconque, de parti en un mot tout composé de gens d’une exacte probité, ou entièrement mauvais ; je crois qu’il faut user d’indulgence pour les ultrà comme pour les citrà, tant qu’ils ne dérangent pas les intrà et le grand rond des amis de la république une et indivisible. Robespierre dit, dans un fort bon discours sur les principes du gouvernement révolutionnaire : « Si on admet que des patriotes de bonne foi ont tombé dans le modérantisme, sans le savoir, pourquoi n’y auroit-il pas des patriotes également de bonne foi, qu’un sentiment louable a emportés quelquefois ultra ?  » C’est ainsi que parle la raison ; et voilà pourquoi j’ai enrayé ma plume, qui se précipite sur la pente de la satire. Etranger à tous les partis, je