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liminaire pour parvenir à les rendre heureux et libres.

Mais quand même le gouvernement révolutionnaire, par sa nature, circonscriroit aux citoyens la liberté de la presse, la saine politique suffiroit pour déterminer un patriote à se limiter à lui-même cette liberté. Je n’avois pas besoin de chercher si loin l’exemple de Ciceron, que je citois, il n’y a qu’un moment. Quelle preuve plus forte de la nécessité de s’interdire quelquefois la vérité et d’ajourner la liberté de la presse, que celle qu’offre en ce moment notre situation politique.

Il y a tantôt trois mois que Robespierre a dit, qu’il y avoit des hommes patriotiquement contre-révolutionnaires, de même tous nos vétérans Jacobins, vénérables par leurs médaillons et leurs cicatrices, tous les meilleurs citoyens, Boucher, Sauveur, Raffron, Rhul, Julien de la Drôme, Jeanbon St.-André, R. Lindet, Charlier, Bréard, Danton, le Gendre, Thuriot, Guffroy, Duquesnoy, Milhaut, Bourdon de l’Oise, Fréron, Drouet, Dubois-Crancé, Simond, le Cointre de Versailles, Merlin de Thionville, Ysabeau, Tallien, Poultier, Rovere, Perrin, Calès, Musset, les deux Lacroix, et même Billaud Varennes, Barrère, Jay de Sainte-Foix, St.-Just, C. Duval,