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subordonnés à la plus impérieuse, la première des lois : le salut du peuple, la liberté d’aller et de venir est aussi un des articles de cette déclaration des droits ; dira-t-on que les émigrés ont le droit d’aller et de venir, de sortir de la République et d’y rentrer ? La déclaration des droits dit aussi que tous les hommes naissent et meurent égaux ; en conclura-t-on que la République ne doit point reconnoître de ci-devant, et ne les pas traiter de suspects, que tous les citoyens sont égaux devant les comités de sûreté générale ; cela seroit absurde, il le seroit également si le gouvernement révolutionnaire n’étoit pas le droit de restreindre la liberté des biens, de l’opinion et de la presse, la liberté de crier vive le roi ou aux armes, et l’insurrection contre la Convention et la République. J’ai sur-tout douté de la théorie de mon numero 4 sur la liberté indéfinie de la presse, même dans un temps de révolution, quand j’ai vu Platon, cette tête si bien-organisée, si pleine de politique, de législation, et de connoissances des mesures, exiger pour première condition (en son traité des lois, liv.  4) que, dans la ville pour laquelle il se propose de faire des lois, il y ait un tyran (ce qui est bien autre chose qu’un comité de salut public et de sûreté générale), et qu’il faut aux Citoyens un gouvernement pré-