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mets en évidence ; si tu ne fais aucune attention à ceux qui t’environnent, je te refuse le nom de sage. L’ame vertueuse de Caton répugnoit à cette maxime. Aussi en poussant le jansénisme de républicain plus loin que les temps ne le permettoient, ne contribua-t-il pas peu à accélérer le renversement de la liberté ; comme lorsqu’en réprimant les exactions des chevaliers, il tourna les espérances de leur cupidité du côté de César. Mais Caton avoit la manie d’épier plutôt en stoïcien dans la République de Platon, qu’en sénateur qui avoit affaire aux plus fripons des enfans de Romulus. »

Que de réflexions présente cette épigraphe ! C’est Ciceron qui, en composant avec les vices de son siècle, croit retarder la chûte de la république, et c’est l’austérité de Caton qui hâte le retour de la monarchie. Solon avoit dit, en d’autres termes, la même chose « Le législateur qui travaille sur une matière rebelle, doit donner à son pays, non pas les meilleures lois en théorie, mais les meilleures dont il puisse supporter l’exécution. » Et J. J. Rousseau a dit après : « Je ne viens point traiter des maladies incurables ». On a beau dire que mon numéro 6 manque d’intérêt, parce qu’il manque de personnalités ; que ceux qui ne chercheroient dans ce journal qu’à repaître de satire