Page:Desmoulins, Camille - Le Vieux cordelier (n°7).pdf/38

Cette page a été validée par deux contributeurs.
(152)

la clémence doivent se trouver fort heureux que, dans cette occasion, la Convention ait usé de clémence à leur égard. Beaucoup sont morts entre les Tuileries et les Champs-Élisées, qui n’avoient pas parlé si audacieusement que certaines personnes, à cette dernière séance des Cordeliers, qui fera époque dans les annales de l’anarchie. Y a-t-il rien de criminel et d’attentatoire à la liberté, comme ce drap mortuaire que Momoro, dans sa présidence à la section et aux Cordeliers, fait jeter sur la déclaration des droits, ce voile noir, le drapeau rouge du club contre la Convention, et le signal du tocsin ? Ou plutôt, quand c’est sur les dénonciations extravagantes d’Hébert, que Paré est un second Roland ; que moi, je suis vendu à Pitt et à Cobourg ; que Robespierre est un homme égaré, ou que Philippeaux est cause qu’il ne vient point de poulardes du Mans ; quand c’est sur un pareil rapport que ce voile noir est descendu religieusement sur la statue de la liberté par les mains pures des Momoro, des Hébert, des Ronsin, des Brochet, Brichet, Ducroquet, ces vestales en révolution. Y a-t-il rien de si ridicule, et les médecins sont-ils aussi comiques avec leurs seringues dans la scène de Molière, que les Cordeliers avec leurs crêpes, dans la dernière séance ?