Page:Desmoulins, Camille - Le Vieux cordelier (n°7).pdf/28

Cette page a été validée par deux contributeurs.
(142)

cher, et qu’il soit bien évident que ces patriotes sont de fantaisie, et ne ressemblent à personne. Au lieu de supprimer chrétiennement dans ton journal ces six grandes pages de faits, si tu en publiois seulement une ou deux en véritable républicain, c’est alors que le public retireroit quelque fruit de la lecture du Vieux Cordelier. Après lui avoir mis sous les yeux deux ou trois exemples, tu lui dirois : Peuple, fais ton profit de la leçon ; je ne veux point faire le procès à tant de monde, je veux ouvrir une porte au repentir, je veux ménager les patriotes, et même ceux qui en font le malheur, mais apprends par-là, que tous ces grands tapageurs des sociétés populaires, qui, comme ceux que je viens de nommer, n’ont à la bouche que le mot de guillotine, qui t’appellent chaque jour à leur aide, font de toi l’instrument de leurs passions, et pour venger leur amour-propre de la plus légère piqûre, crient sans cesse, que le peuple soit debout de même que les Dominicains, quand ils font brûler en Espagne un malheureux hérétique, ne manquent jamais de chanter l’Exurgat Deus, que Dieu le père soit debout ; prends-y garde, et tu verras que tous ces tartuffes de patriotisme, tous ces Pharisiens, tous ces crucifuges, tous ces gens qui disent, il n’y a que nous de purs, nous ne reste-