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été adopté par le peuple français. Quoi ! c’est dans le même temps que Stanhope s’écrioit dans la chambre haute : Nulle puissance n’a le droit de s’ingérer dans le gouvernement intérieur d’un État indépendant d’elle ; le peuple français a proclamé ce principe, d’après le vœu de sa constitution, art 118 et 119, et ne veut point s’ingérer dans le gouvernement de notre nation. Quoi ! c’est dans le même temps que Barrère, sans s’en apercevoir, se charge de l’apostolat de Cloots de municipaliser la grande Bretagne, et d’un rôle de Brissot de nationaliser la guerre avec le peuple anglais ? car enfin, tout peuple, en ce cas, et sur-tout une nation fière c omme les Anglais, veut être le maître chez soi. Et quels que soient les vices de sa constitution, si c’est un peuple rival, qui prétend les redresser et les démocratiser, de gré ou de force, il dit comme la femme de Sganarelle à M. Robert : « De quoi vous mêlez-vous ? et moi je veux être battue ». Pitt a dû bien rire, en voyant Barrère, qui l’appelle, lui Pitt, un imbécille, faire lui-même cette lourde école, d’enraciner Pitt plus que jamais dans le ministère ; en voyant Barrère le dispenser de réfuter le parti de l’opposition, et donner ainsi un pied de nez à Shéridan et à Stanhope, avec leurs beaux discours sur la neu-