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moins que Philippeaux et Bourdon de l’Oise ont parlé des généraux Ronsin et Rossignol.

Étrange bizarrerie ! En Angleterre, c’est tout ce qu’il y a d’aristocrates, de gens corrompus, d’esclaves, d’ames vénales ; c’est Pitt, en un mot, qui demande à grands cris la continuation de la guerre ; et c’est tout ce qu’il y a de patriotes, de républicains et de révolutionnaires, qui votent pour la paix, qui n’espèrent que de la paix un changement dans leur constitution. En France, tout au rebours. Ici ce sont les patriotes et les révolutionnaires qui veulent la guerre, et il n’y a que les modérantins, les feuillans, si l’on en croit Barrère ; il n’y a que les contre-révolutionnaires et les amis de Pitt qui osent parler de paix. C’est ainsi que les amis de la liberté, dont les intérêts semblent pourtant devoir être communs, veulent la paix à Londres, et la guerre à Paris, et que le même homme se trouve patriote en deçà de la Manche, et aristocrate au-delà, montagnard dans la Convention, et ministériel dans le parlement. Mais au moins, dans le parlement d’Angleterre, on n’a jamais fait l’incroyable motion, que celui qui ne se décideroit pas d’abord pour la guerre, par assis et levé, fût réputé suspect, pour son opinion, dans une question de cette importance et si délicate, qu’on ne pouvoit être de l’avis