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quelque chose de côté, qu’il n’y a pas moyen de se plaindre de sa pauvreté, sans se faire à soi-même un reproche de sa paresse. » Je crois donc que la liberté ne consiste point dans une égalité de privations, et que le plus bel éloge de la Convention seroit, si elle pouvoit se rendre ce témoignage : J’ai trouvé la nation sans culottes, et je la laisse culottée.

Ceux qui, par un reste de bienveillance pour moi, et ce vieil intérêt qu’ils conservent au procureur général de la Lanterne, expliquent ce qu’ils appellent mon apostasie, en prétendant que j’ai été influencé, et en mettant les iniquités de mes numéros 3 et 4 sur le dos de Fabre d’Églantines et Philippeaux, qui ont bien assez de leur responsabilité personnelle ; je les remercie de ce que cette excuse a d’obligeant : mais ceux-là montrent bien qu’ils ne connoissent point l’indépendance indomptée de ma plume, qui n’appartient qu’à la République, et peut-être un peu à mon imagination et à ses écarts, si l’on veut, mais non à l’ascendant et à l’influence de qui que ce soit. Ceux qui condamnent le vieux Cordelier, n’ont donc pas lu les révolutions de France et de Brabant. Ils se souviendroient que ce sont ces mêmes rêves de ma philantropie qu’on me reproche, qui ont puissamment servi la révolution, dans mes numéros de 89, 90 et 91. Ils verroient que je n’ai point varié, que ce sont les patriotes eux-mêmes qui ont enraciné dans ma tête ces erreurs par leurs applaudissemens, et que ce systême de républicanisme dont on veut que je proscrive l’ensemble, n’est

    les Sans-Culottides d’Athènes ; leur institution étoit moins morale, moins belle. Elles ne duroient que trois jours ; savoir la fête des Tonneaux, des Coupes et des Marmites.