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politique, que, dans le maniement des grandes affaires, il étoit triste mais inévitable de s’écarter des règles austères de la morale. No i. Celui-là est révolutionnaire, qui est allé aussi loin que Marat en révolution, mais qui a dit qu’au-delà de ses motions, et des bornes qu’il a posées, il falloit écrire comme les géographes de l’antiquité, à l’extrémité de leurs cartes : au-delà, il n’y a plus de cités, plus d’habitations ; il n’y a que des déserts ou des sauvages, des glaces ou des volcans. No. 2. Celui-là est révolutionnaire, qui a dit que le comité de salut public avoit eu besoin de se servir, pour un moment, de la jurisprudence des despotes, et de jeter sur la déclaration des droits un voile de gaze, il est vrai, et transparent. Celui-là est révolutionnaire, enfin, qui a écrit les premières et les dernières pages du Numéro 3 ; mais il est fâcheux que les journalistes, parmi lesquels j’ai reconnu pourtant de la bienveillance dans quelques-uns, n’aient cité aucun de ces passages. Quand la plupart auroient pris le mot d’ordre du Père Duchesne, de n’extraire de mes numéros que ce qui prêtoit aux commentaires de la malignité et de la sottise, ils ne se seroient pas interdit plus scrupuleusement toute citation qui tendît à me justifier dans l’esprit des patriotes ; et c’est vraiment un miracle,