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d’être le zoïle de tous les vieux patriotes, et un calomniateur à gages ! Mais au lieu de blasphémer contre la liberté de la presse, qu’il rende grâces à cette liberté indéfinie, à laquelle seule il doit de ne point aller au tribunal révolutionnaire, et de n’être mené qu’à la guillotine de l’opinion.

Pour moi, je ne puis friser cette guillotine-là même, au jugement des républicains éclairés. Sans doute j’ai pu me tromper.

Eh ! quel auteur, grand Dieu ! ne va pas trop loin ?

Il y a plus ; dès que le comité de salut public à improuvé mon numéro 3, je ne serai point un ambitieux hérésiarque, et je me soumets à sa décision, comme Fénélon à celle de l’église. Mais, l’avouerai-je, mes chers collègues ? je relis le chapitre IX de Sénèque, les paroles mémorables d’Auguste, et cette réflexion du philosophe que je ne veux pas traduire, pour n’être pas encore une fois une pierre d’achoppement aux foibles ; et à ce fait sans réplique : « Post hac nullis amplius insidiis ab ullo petitus », à ce fait, malgré le rapport de Barrère, je sens m’échapper toute ma persuasion que mon idée d’un comité de clémence fut mauvaise. Car remarquez bien que je n’ai jamais parlé de la clémence du modérantisme de la clémence pour les chefs, mais de cette