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rité, le bonheur du peuple français, le maintien de la République, une et indivisible. Eh ! de quel autre intérêt pourrois-je être animé dans le journal que j’ai entrepris, que du zèle du bien public : Pourquoi aurois-je attiré contre moi tant de haines toute-puissantes, et appelé sur ma tête des ressentimens implacables : Que m’ont fait à moi Hébert et tous ceux contre qui j’ai écrit ? Ai-je reçu aussi 120 mille francs du trésor national pour calomnier ? ou penſe-t-on que je veuille ranimer les cendres de l’aristocratie ? Les modérés, les aristocrates, dit Barrère, ne se rencontrent plus, sans se demander, Avez-vous lu le vieux Cordelier ? Moi le patron des atistocrates ! des Modérés ! Que le vaisseau de la République, qui court entre les deux écueils dont j’ai parlé, s’approche trop de celui du modérantisme, on verra si j’aiderai la manœuvre ; on verra si je suis un modéré ! J’ai été révolutionnaire avant vous tous. J’ai été plus ; j’étois un brigand, et je m’en fais gloire, lorsque dans la nuit du 12 au 13 juillet 1789, moi et le général Danican, nous faisions ouvrir les boutiques d’arquebusiers, pour armer les premiers bataillons des sans-culottes. Alors j’avois l’audace de la révolution. Aujourd’hui, député à l’assemblée nationale, l’audace qui me