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sociétés ! Ce politique sans vue, et le plus insensé des patriotes, s’il n’est pas le plus rusé des aristocrates, me reprochera mes écrits aristocratiques, dit-il, lui dont je démontrerai que les feuilles sont les délices de Coblentz, et le seul espoir de Pitt !

Ce patriote nouveau sera le diffamateur éternel des Vérérans ! Cet hommé rayé de la liste des garçons de théâtre, pour vols, fera rayer de la liste des Jacobins, pour leur opinion, des députés, fondateurs immortels de la République ! Cet écrivain des charniers sera le législateur de l’opinion, le Mentor du peuple français ! Un représentant du peuple ne pourra être d’un autre sentiment que ce grand personnage, sans être traité de viédase, et de conspirateur payé par Pitt ! Ô temps ! ô mœurs ! ô liberté de la presse ! le dernier retranchement de la liberté des peuples, qu’êtes-vous devenus ? ô liberté des opinions, sans laquelle il n’existeroit plus de Convention, plus de représentation nationale, qu’allez-vous devenir ?

La société est maintenant en état de juger entre moi et mes dénonciateurs. Mes amis savent que je suis toujours le même qu’en 1789 ; que je n’ai pas eu depuis une pensée qui ne fut pour l’affermissement de la liberté, pour la prospé-