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Talon, j’osois, il y a trois ans, défendre ; presque seul, l’ami du peuple, et le proclamer le divin Marat ; quand tous ces vétérans que tu calomnies aujourd’hui, se signaloient pour la cause populaire, où étois-tu alors, Hébert ? Tu distribuois tes contre-marques, et on m’assure que les directeurs se plaignoient de la recette [1]. On m’assure que tu t’étois même opposé, aux Cordeliers, à l’insurrection du 10 août. On m’assure… Ce qui est certain, ce que tu ne pourras nier, car il y a des témoins, c’est qu’en 1790 et 1791, tu dénigrois, tu poursuivois Marat, que tu as prétendu, après sa mort, qui t’avoit laissé son manteau, dont tu t’es fait tout à-coup le disciple Élisée, et le légataire

  1. On disoit un jour à un des acteurs du théâtre de la République, que le Père Duchesne étoit près d’entrer en colère contre eux : j’ai peine à le croire, répondit celui-ci ; nous en avons la preuve dans nos registres qu’il nous a volés, avant qu’il fût procureur de la commune. Il faut faire supprimer ces registres, Père Duchesne ; il faut faire ta cour au théâtre de la République, et je ne m’étonne plus de ta grande colère contre la Montansier, dans un de tes derniers numéros, et que tu nous aies fait un éloge si pompeux, si exclusif, du théâtre où tu as fait tes premières armes.