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sa Jacqueline, boire le vin de Pitt, et porter des toasts à la ruine des réputations des fondateurs de la liberté ? Crois-tu que je n’aie pas remarqué qu’en effet, tu n’as jamais sonné le mot de tel député, lorsque tu tombois à bras raccourcis sur Chabot et Bazire ? Crois-tu que je n’aie pas deviné que tu n’as jeté les hauts cris contre ces deux députés, que parce que, après avoir été attirés, sans s’en douter, peut-être, dans la conspiration de tes ultra-révolutionnaires, bientôt, à la vue des maux qui alloient déchirer la patrie, ayant reculé d’horreur, ayant paru chanceler, ayant combattu même quelques projets de décret, qui n’étoient pourtant que les précurseurs éloignés des motions liberticides que tu préparois toi et tes complices, tu t’es empressé de prévenir Basire et Chabot, et de les perdre, avant que tu ne fusses perdu par eux ? Crois-tu qu’on ne m’a pas raconté qu’en 1790 et 1791, tu as persécuté Marat. Tu as écrit pour les aristocrates ; tu ne le pourras nier, tu serois confondu par les témoins ? Crois-tu enfin que je ne sache pas positivement que tu as trafiqué de la liberté des citoyens, et que je ne me souvienne pas de ce qu’un de mes collègues a dit à moi et à plus de vingt députés, que tu