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vée sut les registres de la trésorerie, que le cafard qui me reproche de distribuer gratis un journal que tout Paris court acheter, a reçu, en un seul jour d’octobre dernier, 60 mille francs de Mécenas Bouchotte pour 600 mille numéros, et que, par une addition facile, le lecteur verra que le fripon d’Hébert a volé, ce jour là seul, 40 mille francs à la nation.

Déja quelle a dû être l’indignation de tout patriote qui a un peu de mémoire, et qui réfléchit, quand parce que j’ai, dans mon journal, réclamé la liberté de la presse pour les écrivains, la liberté des opinions pour les députés, c’est-à-dire, les premiers principes de la déclaration des droits, il a vu Hébert jetter les hauts cris contre moi, lui, cet effronté ambitieux, qui, au moment où un enchaînement de victoires ne ralentissoit pas le mouvement révolutionnaire, au moment où la nécessité des mesures révolutionnaires étoit sentie de tous les patriotes, il y a deux mois, a osé dans sa feuille, reclamer La constitution, et demander qu’on organisât le conseil exécutif, aux termes de l'acte constitutionel, parce qu’il lui sembloit qu’il ne pouvoit manquer d’être un des 24 membres.

Que tu aies reçu de Bouchotte, en un seul jour, au mois d’octobre, 60 mille francs pour