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crin, dans ta feuille hypocrite, dans ta maison, loge aussi luxurieusement qu’un homme suspect, recois 120 mille liv. de traitement du ministre Bouchotte, pour soutenir Les motions des Cloots, des Proli, de ton journal officiellement contre-révolutionaire, comme je le prouverai.

120 mille liv. à ce pauvre sans culotte Hébert, pour calomnier Danton, Lindet, Cambon, Thuriot, Lacroix, Philippeaux, Bourdon de l’Oise, Barras, d’Eglantines, Fréron, Legendre, Camille Desmoulins, et presque tous les commissaires de la Convention ! pour innonder la France de ses écrits, si propres à former l’esprit et le cœur ! 120 mille francs !… de Bouchotte !… S’étonnera-t-on, après cela, de cette exclamation filiale d’Hébert, à la séance des Jacobins : Oser attaquer Bouchotte ! (oser l’appeler Georges !) Bouchotte à qui on ne peut reprocher la plus légère faute ! Bouchotte qui a mis à la tête des armées des généraux sans-culottes ! Bouchotte patriote le plus pur ! Je suis surpris que dans le transport de sa reconnoissance, le Père Duchesne ne se soit pas écrié : Bouchotte qui m’a donné 120 mille livres depuis le mois de juin !

Quel sera le mépris des citoyens pour cet impudent Père Duchesne, quand, à la fin de ce numéro 5, ils apprendront, par une note, le-