Page:Desmoulins, Camille - Le Vieux cordelier (n°5).pdf/30

Cette page a été validée par deux contributeurs.
(76)

heur domestique si grand, que j’ai craint d’avoir reçu ma récompense sur la terre, et j’avois perdu ma démonstration de l’immortalité. Maintenant tes persécutions, ton déchaînement contre moi, et tes lâches calomnies, me rendent toute mon espérance.

Quant à la fortune de ma femme, elle m’a apporté 4 mille liv. de rentes, ce qui est tout ce que je possède. Dans cette révolution où, je puis le dire, j’ai joué un assez grand rôle, où j’ai été un écrivain polémique, recherché tour à tour par tous les partis, qui m’ont trouvé incorruptible, où, quelque temps avant le 10 août, on a marchandé jusqu’à mon silence, et fort chèrement ; eh bien, dans cette révolution, où depuis j’ai été successivement secrétaire général du département de la justice. et représentant du peuple à la Convention, ma fortune ne s’est pas accrue d’un sou. Hébert pourroit-il en dire autant ?

Est-ce toi qui oses parler de ma fortune, toi que tout Paris a vu, il y a deux ans, receveur des contre-marques, à la porte des Varités, dont tu as été rayé, pour cause dont tu ne peux pas avoir perdu le souvenir ? est-ce toi qui oses parler de mes mille 4 liv. de rentes, toi qui, sans-culotte, et sous une méchante perruque de