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miennes : Tu nous écris dans cette même lettre : » Je ne sais pas si Camille voit comme moi, mais il me semble qu'on veut pousser la société populaire au delà du but, et leur faire faire, sans s’en douter, la contre-révolution par des mesures ultra-révolutionnaires. La discorde secoue ses torches parmi les patriotes. Des hommes ambitieux, qui veulent s’emparer du gouvernement, font tous leurs efforts pour noircir les hommes les plus purs, les hommes à moyens et à caractère, les patriotes de La première fournée : ce qui vient de se passer à Marseille en est une preuve » Eh quoi ! mon pauvre Martin, tu étois donc poursuivi à la fois par les pères Duchesnes de Paris et des Bouches du Rhône ! et sans le savoir, par cet instinct qui n’égare jamais les vrais républicains, à 200 lieues l’un de l’autre, moi avec mon écritoire, toi avec ta voix sonore, nous faisions la guerre aux mêmes ennemis ! Mais il faut rompre avec toi ce colloque, et revenir à ma justification.

Il faut que je le répète, pour la centième fois, puisqu’on m’en a absous inutilement quatre-vingt-dix-neuf ; il n’est pas vrai de dire que j’ai défendu Dillon ; j’ai demandé qu’on le jugeât ; et n’est-il pas évident que si on pouvoir accuser quelqu’un de le défendre, ce seroit plutôt ceux qui n’ont pas demandé, comme moi,