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me jeter aux jambes, soit un traître. Voilà six mois que je m’abstiens de parler de lui ni en bien, ni en mal. Je me suis contenté de communiquer à Robespierre, il y a trois mois, la note qu’il m’avoit fait passer sur Carteaux. Eh bien, la trahison de Carteaux vient de justifier cette note.

Ici, remarquez qu’il y a quatre semaines, Hébert a présenté aux jacobins un soldat qui est venu faire le plus pompeux éloge de Carteaux, et décrier nos deux vieux Cordeliers, La Poype, et ce Fréron qui est venu pourtant à bout de prendre Toulon, en dépit de l’envie, et malgré les calomnies ; car Hébert appeloit Fréron comme il m’appelle, un ci-devant patriote, un muscadin, un Sardanapale, un Viédase. Remarquez, citoyens, que depuis deux mois, le patriote Hébert n’a cessé de diffamer Barras et Fréron, de demander leur rappel au comité de salut public, et de prôner Carteaux, sans qui la Poype auroit peut-être repris Toulon, il y a six semaines, lorsque ce général s’étoit déjà emparé du fort Pharon. Remarquez que c’est lorsque Hébert a vu qu’il ne pouvoit venir à bout d’en imposer à Robespierre sur le compte de Fréron, parce que Robespierre connoit les vieux Cordeliers, parce