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mois, d’avoir défendu Dillon. Mais si Dillon étoit si coupable, que ne le faisiez-vous donc juger ?

Pourquoi ne veut-on voir qu’un général que j’ai défendu, et ne regarde-t-on cette foule de généraux que j’ai accusés ? Si c’étois un traître que j’eusse voulu défendre, pourquoi aurois-je accusé ses complices ?

Si on veut que je sois criminel pour avoir défendu Dillon, il n’y a pas de raison pour que Robespierre ne soit pas criminel aussi pour avoir pris la défense de Camille Desmoulins qui avoit pris la défense de Dillon. Depuis quand est-ce un crime d'avoir défendu quelqu’un ! Depuis quand l’homme est-il infaillible et exempt d’erreurs ?

Collot d’Herbois lui-même, qui, sans me nommer, est tombé sur moi avec une si lourde roideur, à la dernière séance des Jacobins : et qui, à propos du suicide de Gaillard, s’est mis en scène, et a fait une vraie tragédie, pour exciter contre moi les passions des tribunes’ où on avoit payé, ce jour-là, des places jusqu’à 25 liv., tant M. Pitt mettoit d'importance à l’expulsion de la société des quatre membres dénoncés, Fabre d’Eglantines, Bourdon de l’Oise, Philippeaux, et moi : Collot d’Herbois ne s’étoit-il pas trompé lui-même sur un