Page:Desmoulins, Camille - Le Vieux cordelier (n°5).pdf/13

Cette page a été validée par deux contributeurs.
(67)

et de la démocratie ? Des voix s’élevèrent : — Le vert, couleur de l’eſpérance ! — Alors je m’écriai : — Amis ! le signal est donné : voici les espions et les satellites de la police qui me regardent en face. Je ne tomberai pas du moins vivans entre leurs mains. Puis, tirant deux pistolets de ma poche, je dis : Que tous les citoyens m’imitent ! — Je descendis étouffé d’embrassemens : les uns me serroient contre leur cœur ; d’autres me baignoient de leurs larmes : un citoyen de Toulouse, craignant pour mes jours, ne voulut jamais m’abandonner : Cependant on m’avoit apporté un ruban vert. J’en mis le premier à mon chapeau, et j’en diſtribuai à ceux qui m’environnoient » Depuis, je n’ai cessai de conspirer, avec Danton et Robespierre, contre les tyrans. J’ai conspiré dans la Franſce libre, dans le discours de la Lanterne aux Parisiens, dans les Révolutions de France et de Brabant, dans la Tribune dès Patriotes. Mes huit volumes in 8° attestent toutes mes conspirations contre les aristocrates de toute espèce, les royalistes, les feuillans, les brissotins, les fédéralistes. Qu’on mette les scellés chez moi, et on verra quelle multitude de ſuffrages les plus honorables