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autre chose. Citez moi quelqu’un dont on ait fait un plus bel éloge ?

Cependant, les tape-durs ont cru Nicolas plutôt que Robespierre ; et déjà, dans les groupes, on m’appelle un conspirateur. Cela est vrai, citoyens ; voilà cinq ans que je conspire pour rendre la France républicaine, heureuse et florissante.

J’ai conspiré pour votre liberté, bien avant le 12 juillet. Robespierre vous a parlé de cette tirade énergique de vers, avant-coureurs de la révolution. Je conspirois, le 12 juillet, quand, le pistolet à la main, j’appelois la nation aux armes et à la liberté, et que j’ai pris le premier cette cocarde nationale que vous ne pouvez pas attacher à votre chapeau, sans vous souvenir de moi. Mes ennemis, ou plutôt les ennemis de la liberté, car je ne puis en avoir d’autres, me permettent-ils de lire cette pièce justificative ?

« Alors parut Camille Desmoulins ; il faut l’écouter lui-même : il étoit deux heures et demie ; je venois sonder le peuple. Ma colère contre les despotes étoit tourné en désespoir. Je ne voyois pas les groupes, quoique vivement émus où consternés assez disposés au soulèvement. Trois jeunes gens me parurent agités d’un plus véhément courage ; ils se tenoient par la main. Je vis qu’ils étoient