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tends, messieurs les royalistes, narguer tout bas les fondateurs de la République, et comparer le temps de la Bastille. Vous comptez sur la franchise de ma plume, et vous vous faites un plaisir malin de la suivre, esquissant fidelement le tableau de ce dernier semestre. Mais je saurai tempérer votre joie, et animer les citoyens d’un nouveau courage. Avant de mener le lecteur aux Breteaux, et sur la place de la Révolution, et de la lui montrer inondée du sang qui coula pendant ces six mois, pour l’éternel affranchissement d’un peuple de vingt-cinq millions d’hommes, et non encore lavée par la liberté et le bonheur public, je vais commencer par reporter les yeux de mes concitoyens sur les règnes des Césars, et sur ce fleuve de sang, sur cet égoût de corruption et d’immondices, coulant perpétuellement sous la monarchie.

Muni de ce numéro préliminaire, le souscripteur, fût-il doué de la plus grande sensibilité, se soutiendra facilement, pendant la traversée qu’il entreprend avec moi, de cette période de la révolution. Dans le combat à mort que se livrent, au milieu de nous, la république et la monarchie, et dans la nécessité que l’une ou l’autre remportât une victoire sanglante, qui