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Cours d’Archéologie

Quant à la richesse des productions de l’Égypte, qui se renouvellent plusieurs fois dans l’année, rien ne l’égale, et vient d’un sol et d’un climat exceptionnellement favorables.

Le ciel, comme une voûte de saphir, ne montre aucun nuage : il est d’un bleu pénétrant ; les teintes éclatantes de cet azur semblent se perdre dans des profondeurs infinies. Le firmament est tout transpercé des flammes du soleil et éclairé « d’une teinte éblouissante, dit M. Ampère : les rochers en sont pénétrés comme une fournaise ; tandis que les eaux du fleuve, d’un mille de largeur, éclatent sous la clarté du jour comme une pluie d’or. Rien ne surpasse la beauté de cette température tropicale ; la splendeur de cette lumière est incomparable et on ne voit rien de tel dans la Grèce et l’Ionie. Les teintes roses de l’aube, l’éclat du midi, la pourpre embrasée des soleils couchants surpassent les scènes les plus éblouissantes d’Athènes et de Smyrne. Ce n’est plus l’Europe ni l’Asie Mineure, c’est l’Afrique. »

« Le soleil, dit encore M. Ampère, n’est pas seulement radieux, il est rutilant ; la terre n’est pas seulement inondée des feux du jour, elle en est dévorée. Enfin, l’éclat de la nuit est encore plus extraordinaire. C’est là qu’on comprend cette expression : nuit brillante. Elle est d’Homère qui connaissait l’Égypte et à qui Louis Racine l’a empruntée. »

Mais cette contrée chauffée comme une fournaise a une