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Cours d’Archéologie

Nulle part il n’aurait vu rien de pareil à ces tukas et à ces palmiers majestueux qui s’élèvent comme des colonnes à 60 et à 80 pieds de haut jusqu’aux premières feuilles. Il n’aurait vu rien de merveilleux comme ces bananiers sacrés aux mille branches retombant et se relevant dans une végétation continuelle, figurant si bien des piliers, des arcades sans fin et des portiques de verdure. C’est ce que l’Indien a reproduit dans ses salles à 1000 colonnes.

Il avait sous les yeux cette race incomparable des hommes appartenant à la noble tige de Japhet, issus des contrées enchantées de la Circassie et de la Géorgie et qui étaient venus embellir les rives du Gange de leur présence.

Il n’avait qu’à regarder autour de lui, admirer et copier. Ceci est conforme aux circonstances et aux caractères de la contrée.

« Donnez à un élève de la Grèce ces grottes obscures à creuser et à orner, il étouffera, il se consumera et demandera l’air pur de son pays, ce ciel doux et tempéré auquel il est habitué ; tandis qu’à l’Indien, pour respirer, il faut des caves humides et ténébreuses. »

Donnez au disciple de Phidias ces prodiges des poèmes indous à représenter, il voudra des formes simples et pures et il reculera devant la représentation réaliste des légendes les plus étranges.

Tout cela lui aurait répugné ; c’est trop loin des fictions